Apprenez à pardonner

Hello !

Je vous ai souvent dit que je pardonnais facilement et que je n’étais pas rancunière. C’est vrai. On m’a pourtant fait du mal, mais j’ai tout pardonné. On m’a trompée, on m’a frappée, on m’a volée, on m’a trahie, on m’a menti, on m’a violée, on m’a détruite. Et j’ai pardonné.

Souvent, on me prend pour une folle lorsque j’aborde le sujet. On me dit que c’est trop, que je ne peux pas donner autant et pardonner autant, que je dois me forger une carapace, dire non et refuser qu’on me fasse tant de mal. Mais à quoi bon ?

Pardonner, c’est me libérer du mal qu’on m’a fait. Si je garde une rancoeur, je n’oublie pas, je ne passe pas à la suite, je reste dans le passé et je n’avance pas. Je crois que tout peut être pardonné, je ne dis pas qu’il faut se laisser marcher dessus et laisser l’autre refaire la même erreur, mais on peut pardonner.

Il faut partir du principe que tout le monde fait des fautes, l’erreur est humaine. À petite ou à plus grande échelle, volontairement ou non, nous avons déjà tous blessé quelqu’un, fait du mal. Est-ce que nous sommes de mauvaises personnes pour autant ? Non.

J’essaie aussi de ne pas oublier pourquoi j’aimais la personne avant son erreur. Si je suis touche et blessée, c’est parce que cette personne compte pour moi. Quand ma meilleure amie s’est barrée avec celui que j’aimais, il y a quatre ans, j’ai souffert parce que je tenais à l’un et à l’autre. Sinon, ça ne m’aurait jamais fait tant de mal. Donc j’ai tâché de me rappeler pourquoi je les aimais tant avant ça, et j’ai pardonné.

J’ai pardonné parce que ça m’a libérée de cette souffrance. J’en ai eu marre de me lamenter, parce que quoi que je fasse, ils étaient ensemble et eux, ils étaient heureux. Pourquoi pas moi ? La seule personne à qui je faisais du mal en refusant de pardonner, c’était moi-même.

Il faut pardonner aux autres, mais aussi à soi-même. Pour ne parler que de ce que je connais, je me suis souvent sentie coupable lorsqu’on m’a fait du mal. Il m’a trompée parce que je n’étais pas assez bien. Elle est partie avec lui parce qu’elle le méritait plus que moi. Il m’a violée parce que je ne lui donnais pas assez. Tout ça, c’est faux. Je suis coupable de la souffrance que je ressens puisqu’elle dépend de mon pardon et de mon envie ou non d’avancer. Mais je ne suis pas coupable de ce que j’ai vécu et du mal qu’on m’a fait.

Quand c’est possible (ça ne s’applique pas à tous les cas, vous vous en doutez), essayez de vous mettre à la place de cet autre qui vous a blessé. Reprenons ce fameux exemple de ma meilleure amie, elle est tombée amoureuse du même mec que moi, lui il s’est détourné de moi à ce moment-là pour aller vers elle. Elle aurait pu choisir l’amitié mais elle a choisi l’amour. Au fond de moi, avec un peu de recul, je la comprends. L’amour, c’est la plus belle chose sur Terre. Dommage, ça n’a pas fonctionné entre eux, mais ça aurait pu, ils ont au moins essayé.

Je crois que l’erreur de beaucoup est de croire qu’on pardonne pour les autres. Non, on pardonne pour soi. On se libère de toute cette souffrance, on avance dans la vie, on apprend, on grandit. Vous ne donnez pas de la force à celui que vous pardonnez, vous vous en donnez à vous-même. Je crois que c’est surtout un problème d’égo chez beaucoup, ou de peur d’être profondément heureux. Laissez vous aller, vous verrez.

ET VOUS, VOUS PARDONNEZ FACILEMENT ?

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