Pourquoi il faut en parler ?

Vous n’avez pas pu passer à coté, je m’engage de plus en plus pour la cause des femmes, hommes et enfants violentés. Le sujet des violences conjugales a toujours eu de l’importance à mes yeux, j’ai commencé à vous en parler il y a environ trois ans, quand j’ai commencé à aller mieux et me remettre doucement de ce que j’avais vécu. Au début, je ne savais pas vraiment comment aborder le sujet, que dire, comment agir ?

Il y a plusieurs choses qui ont fait que j’ai eu ce déclic et que j’ai compris qu’il fallait en parler beaucoup plus ! Le 30 mars dernier, une de mes abonnés m’a contactée pour m’appeler à l’aide et en quelques heures seulement, grâce à vous, grâce à une association et grâce à un collectif, elle a pu être mise à l’abri. Pour les plus fidèles en story insta, vous avez compris que malheureusement, cette histoire a pris une mauvaise tournure, mais on n’est pas là pour parler de ça !

À la suite de cette intervention, beaucoup de médias se sont intéressés à moi : des journaux, la radio, la télé (plusieurs chaînes en fait, mais je n’ai accepté que M6)… On a voulu parler de cette histoire, parler de la beauté d’Instagram et surtout de la mobilisation d’une chaîne de solidarité pour sauver une vie. Et depuis la diffusion de tous ces médias, d’autres femmes ont pu être sauvées, d’autres personnes prêtes à aider sont venues vers moi et c’est tout ce qui compte.

Mais derrière tout ce positif, il y a une chose dont je ne vous ai pas encore parlé. J’ai reçu (peu mais quand même) des réflexions concernant le fait que j’ai parlé de mon vécu et que j’ai dit avoir été victime de violences conjugales. C’est souvent une remarque qui vient de personnes plus âgées que moi, d’une autre génération, je me dis que c’est peut-être là que se fait le fossé. Je comprends bien sûr leur avis, je sais que c’est un sujet sensible, tabou, que ça peut paraître très intime et que pour des gens un peu pudiques, on ne devrait pas en parler.

Mais je reste persuadée qu’il faut en parler au maximum pour aider. Si personne n’ose dire qu’on lui a tapé dessus et que c’est grave, si personne n’explique comment il est sorti de ça et comment il s’est reconstruit après ce drame, comment feront les prochains pour s’en sortir ? Et même pour se rendre compte à quel point c’est grave ? Ce qui m’a aidée, personnellement, c’est de savoir que d’autres étaient passées par là, que je n’étais pas seule et que je voulais m’en sortir aussi bien qu’elles. Et je veux aider les autres de la même manière.

Alors à travers cet article, je tiens à m’excuser à tous les gens qui sont mal à l’aise avec l’idée d’en parler, mais je continuerai à le faire. Evidemment, je ne compte pas parler de mon histoire tous les jours et me mettre en avant, le but n’est absolument pas qu’on me plaigne ou que tout tourne autour de moi, pas du tout ! Mais je pense qu’en parlant de manière générale pour sensibiliser, le fait de dire que je connais cette souffrance en quelques mots, ça permet de donner une certaine confiance aux victimes actuelles pour qui c’est difficile de parler.

Quand on est dans une situation compliquée et qu’on n’arrive pas à parler à ses proches, aux gens qu’on aime le plus, qu’on leur ment même, pour les protéger et parce qu’on a peur et honte… C’est toujours plus simple de parler à quelqu’un qu’on ne connaît pas, qui ne juge pas et qui sait ce dont on parle. Je sais que c’était mon cas et que c’est le cas de plusieurs femmes qui sont venues me parler, pour qui c’est plus simple de venir vers moi, une inconnue derrière son téléphone, que vers leur famille.

Je profite de cet article pour vous annoncer que je compte m’engager encore plus, aider encore plus de personnes, des hommes, des femmes, des enfants. Je ne sais pas si je vous parlerai de tout ce que je veux mettre en place, je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire parce que le but n’est pas de montrer ce que je fais et d’attirer une quelconque gloire sur moi, mais bien d’aider. Par contre, j’en parlerai de temps en temps pour sensibiliser encore et que ce sujet devienne moins tabou, tant que je peux le faire.

Si vous souhaitez vous engager également, mais que vous ne savez pas forcément comment le faire, peut-être qu’on peut faire de grandes choses ensemble, donc n’hésitez pas à m’envoyer un petit message, on pourra sûrement faire des choses ensemble et créer quelque chose qui sauvera des vies !