La vérité sur la vie en van

Hello !

Il est temps que je vous dise tout, parce que j’adore vous montrer le tout beau de ma vie à l’arrière d’une voiture, les paillettes et tout ce qui est instagrammable, mais qu’en est-il vraiment ? Ne vous attendez pas non plus à trop de drame, j’adore cette vie et j’en profite pleinement, mais je me dis que ça peut vous faire rire un peu, vous qui me lisez depuis un canapé bien douillet dans une maison dans laquelle la porte des toilettes ferme et la douche est illimitée et chaude…

Bref, oubliez l’image que vous aviez de moi, derrière mes jolies photos sur instagram se cache une réalité beaucoup moins rose… Vous vous sentez quand même prêt à vivre en van ?

La douche, pas tous les jours !

Vous avez bien lu, on peut oublier ce confort quand on vit en van. Il y a évidemment des campings payants qui proposent une douche chaude (quoi que pas toujours propre ni vraiment chaude) mais elle est parfois encore payante (du genre 2$ les 5min) et surtout, on dort majoritairement dans des free-camps (campings gratuits) sans aucune douche. On essaie de se tenir à une douche tous les deux jours quand même en trouvant des stations service ou des piscines municipales qui en proposent pour quelques dollars, mais en attendant, les lingettes sont nos meilleures amies. Sinon, on a réduit maintenant que l’hiver arrive mais on profitait parfois de se promener dans des lacs d’eau douce pour se rincer de la journée quand il n’y avait pas de douche disponible.

(À noter que lorsqu’on travaille, on dort dans des campings payants où la douche est chaude et incluse pour pouvoir quand même se laver quotidiennement après une journée de travail. Et qu’évidemment, on cale les douches dans le planning pour en avoir toujours une quand on a prévu une randonnée, par exemple).

Et les toilettes ?

Là c’est un peu plus souvent que la douche quand même, mais (attention, ça ne va pas être glamour du tout, mais c’est du 100% vrai !) pas toujours dans des endroits adéquats. Dans beaucoup de free-camps, ce sont des toilettes sèches (quand il y a des toilettes, déjà). Autant vous le dire tout de suite, j’ai un énorme blocage psychologique avec cette idée (je vous épargne les photos mais il faut bien que je vous explique quand même, âmes sensibles s’abstenir). La plupart du temps, on les sent à 20m à la ronde tant l’odeur est atroce, mais surtout, ce sont (pour la plupart) un toilette qui ressemble à ce qu’on connait, sauf qu’en dessous, c’est un trou, un puit, un seau, ce que vous voulez, mais en gros vous avez une magnifique vision sur tout ce qu’on pu faire les précédents.

Je suis peut-être parano, mais j’ai trop peur de choper une infection dans ces toilettes ou même de me faire attaquer les fesses par une bête qui aurait muté là-dedans. Impossible de poser mon fessier là-dessus, même en squat, je vous jure je peux pas. Du coup, je suis devenue une adepte du pipi derrière un arbre. Oui, je préfère mille fois faire dans la foret au milieu d’herbes hautes que dans ces toilettes. On parle évidemment de petite commission, mais ne vous inquiétez pas, étant donné que le repas est constitué de pâtes ou de riz 90% du temps, on arrive à repousser facilement le moment où on va devoir trouver des vraies toilettes (propres si possible).

Ah, la dump station, le meilleur moment de la journée !

Tant qu’on y est sur les trucs vraiment pas ragoûtants, autant vous parler de la dump (promis, après c’est plus soft). Dans un van, on a deux bidons : un d’eaux claires et un d’eaux grises (on n’utilise pas nos toilettes donc pas d’eaux noires). Quand on voyage sur des free-camps, il n’y a pas toujours moyen de faire la vaisselle en dehors du van, donc on la fait dans notre cuisine, mais l’eau se vide vite et il faut rapidement y retourner (en général, tous les quatre repas).

On arrive à la dump, on vide les eaux grises (quand on le fait tous les deux jours, ça va parce que l’eau ne stagne pas trop, mais alors quand on attend plus longtemps, l’odeur est ignoble dès qu’on vide le bidon) et on rince deux ou trois fois avant de replacer le bidon dans la cuisine. Ensuite il faut remplir le bidon d’eaux claires, c’est l’épisode le plus simple. Sauf quand il n’y a pas de tuyau et que l’eau gicle partout sauf dans le bidon, mais ça va.

La vaisselle, une mission quotidienne…

C’est un des moments que je déteste le plus dans la journée. Personne n’aime faire la vaisselle, mais si vous saviez la chance que vous avez dans votre maison, avec de l’eau potable et courante, chaude, dans une position confortable… Attendez que je vous explique ahah !

Quand je fais la vaisselle dans le van, j’ai un mini évier et surtout pas d’eau chaude. Imaginez-moi, à genoux face à mon robinet, avec de la vaisselle sale posée partout autour de moi et Arthur derrière qui gère l’allumage et l’extinction de la pompe pour éviter le gâchis d’eau, il essuie aussi la vaisselle. Bref, un vrai travail d’équipe et ça fonctionne plutôt très bien, on a pris le pli, mais j’ai presque hâte de faire la vaisselle dans ma cuisine en France !

Au début, on avait peur de boucher l’évier avec les résidus de nourriture donc on essayait de faire la vaisselle dans des parcs, sous des robinets publics, c’était vraiment pas le top et je crois même que c’était pire : je m’en foutais toujours partout et j’étais bonne à doucher à la fin de la vaisselle ahah. Dès qu’on est dans un camping avec une cuisine, on en profite pour laver vraiment notre vaisselle à l’eau chaude, on se balade du van à la cuisine avec toutes nos assiettes et casseroles, mais au moins c’est plus simple !

Un régime équilibré…

A base de pâtes et de riz. Oui, ça ressemble pas mal à un menu étudiant (ça me rappelle mon premier appart il y a sept ans). Si vous vous lancez dans l’aventure du van, vous devriez vite découvrir les noodles (nouilles chinoises à faire en deux minutes chrono) qui sont peu chères et facile à cuisiner, mais au bout d’un moment on se lasse… Donc on passe sur des pâtes au beurre, les jours de fête !

Et puis tant qu’on y est, pour rester dans le glamour de la vaisselle etc… Si on peut, on réutilise la casserole du midi pour le soir, on se dit que c’était que de l’eau et que de toutes façons, ça va bouillir (on essaie toujours de se rassurer et de se convaincre que c’est pas si dégueu même si on sait qu’on ne ferait jamais ça dans un appart)… Jugez-moi.

Une armoire limitée aussi…

Vous vous en doutez, on n’a pas pris quarante tee-shirts dans notre sac à dos et on ne peut pas faire de lessive tous les deux jours dans le van. Donc là aussi, on fait un peu les dégueu et quand on ne fait pas grand chose dans la journée, on se dit qu’on peut remettre le même tee-shirt le lendemain, ou que ce jean n’est pas si sale et qu’il peut bien attendre un jour de plus. Là encore, c’est un mood qu’on ne connaît qu’en voyage en backpack, je crois, mais c’est pas le pire, on est d’accord ?

Pas toujours à plat

C’est un truc auquel on ne pense même pas avant de vivre dans une voiture, mais on dort sacrément mal quand on n’est pas totalement à plat. Trouver des places bien de niveau sur les free-camps, c’est parfois une mission, alors on a souvent testé les pieds en l’air (il parait que c’est bon pour la circulation du sang), la tête surélevée (vachement pratique pour regarder un film), mais aussi (le moins confortable), être plus haut d’un coté que de l’autre. Vous m’imaginez, toute la nuit lutter contre la gravité pour ne pas tomber sur Arthur (ou inversement selon le sens de la pente) ?

Voilà, le mythe est cassé, j’espère que vous avez toujours envie de parcourir le monde en van quand même (et de me suivre, promis je suis pas si sale non plus). En dehors de ces moments un peu moins glam, il y a quand même de sacrés avantages et des souvenirs incroyables : on dort où on veut, gratuitement, on peut changer de lieu de vie chaque jour, on est complètement libre et indépendant… J’adore cette vie et vous devriez vraiment la tester, au moins une fois, pour un voyage ! Si vous en avez toujours envie, n’hésitez pas à lire mes conseils pour l’achat d’un van.

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